Camille Amadeus Colombetto

Camille Amadeus Colombetto

Voici un quart de siècle, à Toulouse, apparaissait l'oeuvre de Camille Amadeus Colombetto. 

C'était rue de La Colombette, à la galerie Palladion, aujourd'hui disparue. On retrouva cet artiste, peu après, à Odyssud à Blagnac. On le revit depuis en bien des lieux, dont la toile, discrètement, ou publiquement, et souvent loin de Toulouse. Il est vrai qu'à bien y réfléchir, on signalait sa présence depuis longtemps, en divers points du globe, particulièrement dans les musées. Il est possible de repérer ses créations actuellement à Revel, à Paris, à Nantes, à Montpellier... On reconnaît sa trace dans "Melancholia II" de Durer. Il a signé depuis longtemps "Ali Baba et les quarante voleurs". 

Dans tout Colombetto, il y a du noir, du carré, du quarante et de la clef. "Nullus Colombettus sine illis principiis". 

Colombetto travaille les toiles, les mots, les pierres, le bois, le métal, les corps, les voix, la scène, la gastronomie, la magie... Est-ce un homme ? Est-ce une femme ? L'artiste est toujours substantiellement trans. On ne saurait rien affirmer de certain quant à sa mort ou à sa vie. Homère, Dieu, ou peut-être Shakespeare n'ont pas besoin d'exister pour produire des oeuvres considérables. Nicolas Bourbaki, qui a récemment annoncé dans "Le Monde" la mort du regretté Pierre Cartier, n'a pas eu besoin de se corrompre dans la chair pour révolutionner les mathématiques voici une cinquantaine d'années.

De nombreux artistes furent traversés par l'oeuvre de Colombetto. Cela produisit une exposition remarquée en 1999. 

D'autres connaissent en ce moment le même sort. Une exposition sera inaugurée le lundi 4 novembre 2024, à la galerie des Carmes à Toulouse, vers 17h30. Un second vernissage aura lieu le jeudi suivant, à la même heure. Il devrait être possible de repérer pendant toute cette semaine une oeuvre de Colombetto dans la galerie "In Arte veritas" près de la place de La Trinité.

Une rencontre-conférence, avec performances, musiques, et oeuvres se produira à l'hôtel d'Assézat le samedi 9 novembre à 16 heures, salle Clémence Isaure. L'essentiel sera dit, et tu. 

Parmi ceux qui oeuvrent au retour de Colombetto, on signale François Bares, Alba Le Brun, Catherine Dhomps, Sébastien Langloÿs, Yves Le Pestipon, Eric Massé, Sylvain Paré, Pedro, Philippe Vercellotti...

 

PROCHAINE EXPOSITION

Sem. n°8/2026 - lun. 16 févr. 2026 > sam. 21 févr. 2026

 

EXPOSITIONS PASSÉES

Sem. n°45/2024 - lun. 04 nov. 2024 > sam. 09 nov. 2024

 


LE RETOUR DE CAMILLE AMADEUS COLOMBETTO

 

Historique et projet 

 

Camille Amadeus Colombetto apparaît pour la première fois sous ce nom à la galerie Palladion, rue de La Colombette, à Toulouse, en 1999. Une trentaine d’artistes, dont beaucoup appartenaient à la Société des artistes Méridionaux, ont alors contribué à son œuvre, qui comportait des tableaux, des sculptures, des installations, des machines, des tours de magie, des poèmes, et même un théorème. Les matériaux et les formats étaient divers. Les thèmes étaient hétérogènes. Plusieurs styles visiblement se manifestaient. 

Camille Amadeus Colombetto, dans chacune de ses œuvres, se distinguait par la présence, sous maintes formes, du noir, du carré, du quarante et de la clef. On retrouve ces marques, dans des œuvres très anciennes comme Ali Baba et les quarante voleurs, ou Melancholia II de Dürer. On les observe dans des musées, par exemple dans celui de Montpellier. On les constate à la couverture de certains livres, sur des architectures, ou dans des villages comme Quarante. Certains soirs, une femme de quarante ans, vêtue de noir, et brandissant carrément une clef, peut être une manifestation de Colombetto. Un carré d’agneau servi dans une assiette noire lors d’un repas de quarante personnes qui occupent des postes clés peut indiquer que Colombetto n’est pas loin de cette affaire… 

Colombetto se manifeste depuis 1999 dans bien des lieux, des livres, des tableaux et des sculptures… C’est généralement discret, sauf pour quelques personnes informées. Ce n’est pas le bruit qui fait l’art. 

Plusieurs de ses œuvres récentes seront exposées pendant une semaine à la Galerie des Carmes, rue des Polinaires, à Toulouse, entre le lundi 4 novembre et le samedi 9 novembre 2025. Deux vernissages auront lieu le lundi 4, et le jeudi 7. Le samedi après-midi, à seize heures, salle Clémence Isaure ( cenom n’est pas un hasard) à l’hôtel d’Assézat, des spécialistes et des artistes exposeront la théorie de Colombetto : ce moment s’ appellera : « Vertus de l’artiste imaginaire ». Il y aura des récits, des analyses, de la magie, des œuvres plastiques, des performances… On ne sait pas tout : Camille Amadeus Colombetto a plus de quarante clefs, parfois carrées, dans son sac noir.       

Article de La Dépeche 1999 : https://www.ladepeche.fr/article/1999/10/20/204780-la-vie-et-l-oeuvre-de-camille-amadeus-colombetto.html

 

Les artistes participants 

 

François Barès : créateur de machines aussi inutiles que fondamentales. Son œuvre discrète et persistance prend à revers le champ des nécessités. Elle est un pied de nez aux contraintes esthétiques.  Elle met l’imagination en action, par un long et précis dérèglement réglé des choses. 

Catherine Dhomps : peintre, elle crée des tableaux que l’on rattacherait volontiers à l’école naïve, mais qui sont tout sauf naïfs, tant elle compose ensemble des intentions complexes, du plaisir, des allusions humoristiques, un désir de rire et d’être tendre. Son œuvre est un enchantement pour les yeux et l’esprit. 

Sébastien Langloÿs : sculpteur qui a peuplé la ville de Toulouse, et bien d’autres lieux, de bustes et de statues en pied. On lui doit notamment à Toulouse un La Fontaine, un Nougaro, un Saint Exupéry... Un Fauré va s’installer à Pamiers. On n’en finirait pas de faire la liste de ses œuvres proposées, dans des parcs, des églises, sur des places, dans des institutions et des monuments, à un très vaste public. 

Alba Le Brun : lors de sa récente exposition, « femmetasme » elle a montré sa volonté de rendre manifestes des images puissantes et diverses des femmes. Ariste polymorphe, Alba Lebrun écrit, écrit sculpte, dessine, peint, se met en scène. Elle ose ne pas se laisser enfermer dans un genre, et sans rien renier. Elle provoque ainsi. 

Yves Le Pestipon : personnage aux habilités multiples et aux intentions variées. On le rencontre à l’Académie des Sciences à Toulouse, dans des théâtre, des librairies, et place Pinel. Il a créé des livres, des films des spectacles des expositons, des festivals, des émissions de radio, des riens et de tout. Il se promène entre sciences et arts, sur les ondes, et dans son jardin. 

Erick Massé : dessinateur, peintre, sculpteur, inventeur de décors immenses au Mexique, à Cajarc, et n’importe où. C’est un aventurier du monde, et des lointains intérieurs, qui a longtemps habité à Mexico, qui voyage dans ses profondeurs, et qui multiplie les créations en divers domaines, avec un art savant du jeu, du secret, du fantasme, et des intensités.  

Sylvain Paré : photographe, auteur, inventeur de mécanismes étonnants, savant en livres anciens de sciences, et en aïkido. Les champs de ses intérêts et de ses activités sont vastes. Il mène résolument, entre mathématiques, informatiques, érotisme, art plastique, et avec autrui, entre Montolieu et le Japon, une entreprise humaine créative d’aujourd’hui.  

Marc Serin : magicien et ophtalmologue, il a toujours l’œil, vif, actif aux circonstances, il invente des situations, crée des tours, sait se faire musicien, se montre capable avec son ami Michel Albouy, de toutes sortes d’inventions.  

Philippe Vercellotti : peintre qui a créé depuis une quarantaine d’années une univers imaginaire et précis, avec une multitude d’objets et de lieux, des inscriptions mystérieuses, de l’humour, de la poésie, et de l’extrême détail. Il a maintes fois exposé à Toulouse et ailleurs. C’est un des principaux découvreurs de Camille Amadeus Colombetto. Il ne se lasse pas d’en jouer.  

 

Pédro le poèdreCa se met envers endroit par jeux de mots, dards d’arts, hasards, barbares bricolages, marrants murmures.

Alors parlons.  Pédro à corps perdu, ou retrouvé, crée. Il retourne la roue des signes et des choses. Il tord l’endroit des apparences, et jusqu’aux phrases. Il creuse sous les crânes d’étranges pédrographies.

Je ne crois pas que Pédro soit un poète. C’est un poèdre. 

On le saisit d’un coup tel, comme un dodécaèdre, un hexaèdre, un octaèdre, ou un tétraèdre. Le poèdre est étrange, très délicat, mais régulier. Le Poèdre, qui renverse Pédro et réciproquement, tient tête à l’air du temps.  

 Il se refuse aux maîtres. Il préfère se perdre au monde que d’afficher des obéissances. Il invente. Il travaille aux écarts, dans des villes à la campagnes, et là récupère, dos au monde, quelques forces d’exister. Il sculpte, installe, peint, rédige, trame tout, bricole discret son secret réseau.

 

Voir des Pédro c’est refuser de droper. Il faut prendre son temps, choisir le délicat chemin du rire par les choses. 

C’est là l’art de Pédro : tourner, comme l’anagramme, non seulement les lettres, mais l’être, dans le chantier sans repos des rêves.

 

 

 

PROGRAMME D’ENSEMBLE 

 

Exposition du 4 et 7 novembre, toutes les après-midi à partir de 15 h à la galerie des Carmes, rue des Polinaires.

 

Toute cette semaine un Colombetto sera visible à la galerie « In arte veritas »,  10 rue de la Trinité 

 

Lundi 4 Novembre, 17h30, premier vernissage à la galerie des Carmes, rue des Polinaires   

Jeudi 7 novembre, 17h30, second vernissage, à la galerie des Carmes, rue des Polinaires

 

Samedi 9 novembre, 16 h-18h, rencontre salle Clémence Isaure, Hôtel d’Assézat

LES VERTUS D’UN ARTISTE IMAGINAIRE 

Avec Sébastien Langloÿs, Yves Le Pestipon, Pédro, Philippe Vercellotti etc etc 

 

On sait fort peu de Camille Amadeus Colombetto. On sait essentiellement qu’ont été proposées à Toulouse, voici vingt-cinq ans, plusieurs expositions de cet artiste. Ses apparitions se sont poursuivies depuis, dans des livres, sur la toile, en divers lieux... On reconnait sa présence dans des musées, dans des villes diverses, un peu partout, sur toutes sortes de supports, et en de multiples époques.

 

Pas de signature de Colombetto. Pas de biographie. On sait seulement que toutes ses œuvres, qui peuvent être des sculptures, des peinturesr des poèmes, des tours de magie, des théorèmes… on reconnaît quatre signes : la clef, le quarante, le noir et le carré. Nullus colombettus sine illis principiis.

 

Avec quelques-uns des artistes, qui œuvrent constamment, et singulièrement en ce moment, à la permanence de Colombetto, nous inviterons à réfléchir aux vertus d’un artiste imaginaire. Colombetto sera en bonne compagnie. Homère ou Bourbaki ne seront pas loin. On pourrait retrouver Bergotte, Elstir, voire Ésope ou Shakespeare… Il n’est pas toujours nécessaire d’exister pour faire œuvre. À nous de voir, de lire, d’entendre, de sentir, d’inventer…